Voici le CR de FranceInfo - de Noémie Bonnin le 4 mai 2020
Confinement au village
C’est jour de brouillard au village de Campile (Haute-Corse), à trois quarts d'heure de route de Bastia. Pour y arriver, il faut suivre la route qui serpente dans les montagnes et ses virages en épingle à cheveux. La place principale, entre l’église et la mairie, est déserte. "Après avoir été mis au chômage partiel, on a préféré venir se confiner au village", explique Etienne, 59 ans, moniteur d'auto-école à Bastia. Etienne a grandi ici. Au village, il retrouve sa maison familiale, son jardin, sa grande tante qui fêtera ses 100 ans pendant le confinement. Il n’a pas hésité une seconde : "On est quand même beaucoup plus tranquille qu'en ville, on sort dehors, on va se promener dans le maquis, on connaît tout ici et on est moins restreint qu'en ville."
Hôtelier à Calvi, Jacki a lui aussi fait le choix de revenir à Campile. "On a repris le jardin, ça faisait longtemps qu'on ne le faisait plus", relate ce trentenaire. Le retour au village, c’est pour lui, une vie plus calme et des souvenirs qui remontent : "Tout nous rappelle quelque chose, le moindre coin nous rappelle un souvenir d'enfance. Dans ces moments durs, ça fait plaisir."
Du retour aux sources au retour à la ruralité
La population du village a augmenté de quinze personnes pendant le confinement. "Là, on est 130", affirme Jean-Marie Vecchioni, le maire de Campile. Cette nouvelle vie au village fait le bonheur de ce défenseur de la ruralité. "Quand on voit du monde, on est content, ici vous êtes dans un village qui fait partie du rural profond", explique Jean-Marie Vecchioni. Un village, comme beaucoup d'autres, où les anciens disparaissent et les jeunes partent travailler en ville.
L'élu a tout fait pour que le confinement se passe pour le mieux. Il s’est même improvisé épicier et livre des courses pour les plus âgés. Jean-Marie Vecchioni se prend à rêver d’une prise de conscience, pour l’après confinement. "Il y aura sûrement un changement de mentalités, ça ne peut être que bénéfique pour les villages de l'intérieur comme nous", veut croire le maire de Campile.
Illustration de ce changement d'état d'esprit, Jean-Emmanuel, qui travaille habituellement à l'université de Bastia, a réfléchi pendant ce retour au sources et envisage désormais de passer plus de temps au village. "Quand mes enfants seront un peu plus grands et en âge de s'assumer, il n'est pas impossible que ma résidence principale devienne le village et que la ville ne devienne plus qu'accessoire", se projette Jean-Emmanuel. Vivre en ville est une sorte d’enfermement en soi, conclut-il.
Confinement au village
C’est jour de brouillard au village de Campile (Haute-Corse), à trois quarts d'heure de route de Bastia. Pour y arriver, il faut suivre la route qui serpente dans les montagnes et ses virages en épingle à cheveux. La place principale, entre l’église et la mairie, est déserte. "Après avoir été mis au chômage partiel, on a préféré venir se confiner au village", explique Etienne, 59 ans, moniteur d'auto-école à Bastia. Etienne a grandi ici. Au village, il retrouve sa maison familiale, son jardin, sa grande tante qui fêtera ses 100 ans pendant le confinement. Il n’a pas hésité une seconde : "On est quand même beaucoup plus tranquille qu'en ville, on sort dehors, on va se promener dans le maquis, on connaît tout ici et on est moins restreint qu'en ville."
Hôtelier à Calvi, Jacki a lui aussi fait le choix de revenir à Campile. "On a repris le jardin, ça faisait longtemps qu'on ne le faisait plus", relate ce trentenaire. Le retour au village, c’est pour lui, une vie plus calme et des souvenirs qui remontent : "Tout nous rappelle quelque chose, le moindre coin nous rappelle un souvenir d'enfance. Dans ces moments durs, ça fait plaisir."
Du retour aux sources au retour à la ruralité
La population du village a augmenté de quinze personnes pendant le confinement. "Là, on est 130", affirme Jean-Marie Vecchioni, le maire de Campile. Cette nouvelle vie au village fait le bonheur de ce défenseur de la ruralité. "Quand on voit du monde, on est content, ici vous êtes dans un village qui fait partie du rural profond", explique Jean-Marie Vecchioni. Un village, comme beaucoup d'autres, où les anciens disparaissent et les jeunes partent travailler en ville.
L'élu a tout fait pour que le confinement se passe pour le mieux. Il s’est même improvisé épicier et livre des courses pour les plus âgés. Jean-Marie Vecchioni se prend à rêver d’une prise de conscience, pour l’après confinement. "Il y aura sûrement un changement de mentalités, ça ne peut être que bénéfique pour les villages de l'intérieur comme nous", veut croire le maire de Campile.
Illustration de ce changement d'état d'esprit, Jean-Emmanuel, qui travaille habituellement à l'université de Bastia, a réfléchi pendant ce retour au sources et envisage désormais de passer plus de temps au village. "Quand mes enfants seront un peu plus grands et en âge de s'assumer, il n'est pas impossible que ma résidence principale devienne le village et que la ville ne devienne plus qu'accessoire", se projette Jean-Emmanuel. Vivre en ville est une sorte d’enfermement en soi, conclut-il.