La romantique histoire de FRANCESCA-MARIA
Dans ma jeunesse , l’histoire de F-M était évoquée par tous les habitants d’alentours. Ce n’était pourtant qu’un banal fait divers qui serait resté inconnu sans la chanson que firent trois jeunes gens attablés au Buffet de la Gare en attendant l’arrivée de ‘Triniguellu’, le train qui devait les amener à Bastia.*
Longtemps plus tard, Regina et Bruno, reprirent cette chanson, quelque peu modifiée, et en firent un succès populaire qui remémora l’événement dans la tête de chacun.
De quoi s’agit-il ? D’une histoire banale, celle d’une jeune fille d’une quinzaine d’années qui vit chez ses parents avec sa sœur dans un moulin au fond d’une vallée de Castagniccia.
Dans le village d’en haut, est un jeune homme un peu plus âgé qu’elle. Elle le connaît, il est bûcheron. Souvent, sous le prétexte d’aller voir où se trouvent les bêtes du troupeau, elle part le retrouver. Ils s’aiment et font des projets, comme tous les amoureux du monde. Mais cette situation ne peut pas se poursuivre et, d’un commun accord, ils échafaudent un scénario audacieux et risqué.
Suivant la coutume, dans notre région, à défaut d’un accord parental, ils vont ‘s’enfuir’. En corse on dit ‘si n’e so fughjti ‘.
Un matin de très bonne heure, Mintrastu qui possède une carriole tractée par une mule les attend pour les amener vers une destination qu’ils ne connaissent pas mais qui, là où ils se poseront, marquera le début de leur merveilleuse aventure.
Hélas, leur départ a été vite remarqué. Le père alerte la maréchaussée et nos deux tourtereaux sont cueillis manu militari et ramenés au bercail.
Après quelques remontrances, le jeune homme, rentre chez lui. Il n’en n’est pas de même pour F-M. Son père décide de l’éloigner pour longtemps et la fait enfermer à Bastia dans un couvent où elle restera jusqu’à sa majorité. A sa sortie elle partira ‘sur le continent ‘ chez une parente qui veut bien l’héberger. Puis se marie, est veuve et retourne vivre et finir ses jours dans le moulin de son enfance. Elle est seule.
Un soir on cogne à la porte, la maison semble occupée, F-M ouvre, un homme est là, il s’est blessé en coupant du bois, il a besoin d’un pansement. Dans la pénombre elle reconnait l’homme, c’est l’amour de sa vie.
L’histoire ne dit pas la suite. Je laisse à chacun le soin d’échafauder, selon sa sensibilité ou son exaltation, le plus romantique des scénarios pour imaginer cette romanesque fin d’aventure.
J’ai eu l’occasion de connaître cette vieille dame, encore très belle quand elle venait au village rendre visite à sa sœur. Un jour, attendant à Barchetta le car pour Bastia, une voiture s’arrête à son niveau. Trois jeunes gens lui proposent de l’emmener avec eux. Ils vont chanter dans une salle de la ville. Elle accepte. Chemin faisant elle leur raconte son histoire. On l’invite à la soirée et on la fait monter sur scène, inutile de dire que l’émotion fut grande côté cour et côté jardin.
* ‘’… la sera che tu partisti , per man’ di gendermeria
Ti purtesti lu mio core la mio Francesca-Maria …’’
…’’ C’est l’histoire d’un amour éternel et banal
Qui apporte chaque jour tout le bien tout le mal …...’’
(Historia de un amor)
Dans ma jeunesse , l’histoire de F-M était évoquée par tous les habitants d’alentours. Ce n’était pourtant qu’un banal fait divers qui serait resté inconnu sans la chanson que firent trois jeunes gens attablés au Buffet de la Gare en attendant l’arrivée de ‘Triniguellu’, le train qui devait les amener à Bastia.*
Longtemps plus tard, Regina et Bruno, reprirent cette chanson, quelque peu modifiée, et en firent un succès populaire qui remémora l’événement dans la tête de chacun.
De quoi s’agit-il ? D’une histoire banale, celle d’une jeune fille d’une quinzaine d’années qui vit chez ses parents avec sa sœur dans un moulin au fond d’une vallée de Castagniccia.
Dans le village d’en haut, est un jeune homme un peu plus âgé qu’elle. Elle le connaît, il est bûcheron. Souvent, sous le prétexte d’aller voir où se trouvent les bêtes du troupeau, elle part le retrouver. Ils s’aiment et font des projets, comme tous les amoureux du monde. Mais cette situation ne peut pas se poursuivre et, d’un commun accord, ils échafaudent un scénario audacieux et risqué.
Suivant la coutume, dans notre région, à défaut d’un accord parental, ils vont ‘s’enfuir’. En corse on dit ‘si n’e so fughjti ‘.
Un matin de très bonne heure, Mintrastu qui possède une carriole tractée par une mule les attend pour les amener vers une destination qu’ils ne connaissent pas mais qui, là où ils se poseront, marquera le début de leur merveilleuse aventure.
Hélas, leur départ a été vite remarqué. Le père alerte la maréchaussée et nos deux tourtereaux sont cueillis manu militari et ramenés au bercail.
Après quelques remontrances, le jeune homme, rentre chez lui. Il n’en n’est pas de même pour F-M. Son père décide de l’éloigner pour longtemps et la fait enfermer à Bastia dans un couvent où elle restera jusqu’à sa majorité. A sa sortie elle partira ‘sur le continent ‘ chez une parente qui veut bien l’héberger. Puis se marie, est veuve et retourne vivre et finir ses jours dans le moulin de son enfance. Elle est seule.
Un soir on cogne à la porte, la maison semble occupée, F-M ouvre, un homme est là, il s’est blessé en coupant du bois, il a besoin d’un pansement. Dans la pénombre elle reconnait l’homme, c’est l’amour de sa vie.
L’histoire ne dit pas la suite. Je laisse à chacun le soin d’échafauder, selon sa sensibilité ou son exaltation, le plus romantique des scénarios pour imaginer cette romanesque fin d’aventure.
J’ai eu l’occasion de connaître cette vieille dame, encore très belle quand elle venait au village rendre visite à sa sœur. Un jour, attendant à Barchetta le car pour Bastia, une voiture s’arrête à son niveau. Trois jeunes gens lui proposent de l’emmener avec eux. Ils vont chanter dans une salle de la ville. Elle accepte. Chemin faisant elle leur raconte son histoire. On l’invite à la soirée et on la fait monter sur scène, inutile de dire que l’émotion fut grande côté cour et côté jardin.
* ‘’… la sera che tu partisti , per man’ di gendermeria
Ti purtesti lu mio core la mio Francesca-Maria …’’
…’’ C’est l’histoire d’un amour éternel et banal
Qui apporte chaque jour tout le bien tout le mal …...’’
(Historia de un amor)