BILLET d’HUMEUR
Parler Corse est la plus merveilleuse façon d’exprimer l’âme du pays, ses traditions, ses dictons, ses principes. Mais l’apprentissage doit commencer à la maison car il est avant tout l’affaire des parents pour peu qu’ils puissent et surtout qu’ils sachent.
L’écriture, par contre, est l’affaire de l’Ecole car des règles écrites sont nécessaires pour donner corps à la langue vernaculaire de nos aïeux si riche et si percutante.
Nous devons laisser aux générations futures un vocabulaire cohérent et commun en regroupant les idiomes des diverses régions de l’île. Nous éviterons alors de croiser, comme à présent hélas, des rubriques écrites dans un corse incohérent, truffé de fautes et d’emploi de lettres inadaptées et placées n’importe où qui rendent ces textes imprononçables, voire même incompréhensibles.
Depuis mon dernier séjour au village, et même avant, j’ai en travers de la gorge le texte du panneau lumineux érigé au bord de la RT au carrefour de Casamozza on y lit : "piccia u focu", c'est à dire, littéralement : "brûle le feu".
Les agents de la direction des routes de la CT de Corse en charge de cette communication auraient besoin de réfléchir avant d’exposer de telles inepties. C’est comme si on disait "mouille l’eau", c’est le parangon du pléonasme. Le qualificatif "piccia" est impropre dans la tournure. Il serait à sa place s'il était précédé d'une mise en garde du genre: "attenti, u focu piccia".ou "attenti u focu brusgia".
Et ces autres prononciations ‘francisées’ du genre PropianE, CalenzanE, CervionE etc… Est-ce du snobisme ou une forme de langage tel que le pratiquaient les ‘Incoyables’ et les ‘Meveilleuses’ sous le Directoire ?
