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Le sentier de Saint Michel


Rédigé le Jeudi 29 Août 2013 à 11:30 | Lu 918 fois | 0 commentaire(s)


Canaghja vu de Saint-Michel
Canaghja vu de Saint-Michel

LES SENTIERS AUTOUR DE CANAGHJA

par Jean-Pierre Hennemann-Rossi

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St Michel et terre rouge

2H aller et retour

- Facile

On le nomme sentier de St Michel car il mène entre autre à la chapelle qui porte ce nom, mais ce chemin nous conduit au bout d'une heure de marche à la limite de la commune de BISINCHI . Il serpente à flanc de montagne et offre un seul dénivelé d’une centaine de mètres . Il est bien entretenu par les chasseurs du village et constitue donc une randonnée sans difficulté. Il faut prévoir de quoi boire car bien qu’il y ait de l’eau vers la fin du parcours, aucune source potable n’existe le long du trajet.

Le départ du sentier se situe à droite du lavoir , en bordure de route. Dès que l’on passe la dernière maison on se retrouve sur une sorte de promontoir qui domine le village et instinctivement on s’arrête quelques minutes pour le contempler. En regardant les maisons on ne peut s’empêcher de penser à tous ceux qui les ont occupés, à chaque génération, ses fantômes bien sûr , je vous parlerai des miens.

Cette prise de hauteur est due au fait que le sentier est stabilisé par un mur de soutènement sur les deux cents premiers mètres . Il faut réaliser le bon sens de ceux qui ont créé cet ouvrage pour adapter cette voie au terrain ainsi que la somme de travail que cela a représenté.

Le sentier retrouve son niveau naturel en pénétrant sous une voûte végétale constituée par des chênes verts puis des marches conduisent vers un éperon rocheux.

Avant d’aborder ces marches, regardez sur votre droite, un sentier descend en direction de la « rebbia ». Faites un détour par là, à cinquante mètre en contrebas vous trouverez une petite grotte d'où sort une source.

Reprenons le chemin et arrivons à cet éperon rocheux où un passage a été réalisé de façon magistrale vers la fin de la guerre par le fameux Sampiéro que seuls les plus de cinquante ans ont connu. L’épisode m’a été raconté par mon oncle Rossi Dominique car il en a été le témoin. Sampiéro empruntait souvent le sentier pour aller sa vigne, or le passage au niveau de cette barre rocheuse était malaisé. La guerre ayant laissé en souvenir une mine antichar à notre personnage il décida d’utiliser l’engin pour briser la roche et élargir le passage. L’objectif fût atteint mais Dominique qui arrivait au même moment eu la frayeur de sa jeunesse car rien ne prévenait de l’imminence de l’explosion.

Donc nous passons la barre rocheuse, traversons le lit du ruisseau qui ne coule que lors des grosses pluies et entamons la montée qui mène à la crête de St Michel. Sur votre gauche se trouvent les restes d’une maisonnette et les planches envahies par le maquis constituaient autrefois la vigne du déjà mentionné Sampiéro.

En arrivant sur le plat on découvre sur la droite les ruines d’une chapelle. Il s’agit d’un monument historique répertorié . Vous pourrez admirer la voûte qui subsiste ainsi que les linteaux taillés dans la pierre. Une observation attentive du bâti vous permettra de réaliser les différences de construction, l’angle Nord-Ouest avec son soubassement en gros blocs taillés étant la partie la plus ancienne.

Quittons donc le sentier pour faire un détour vers la chapelle et ensuite allons dans la direction géographique du village, vers le chêne centenaire au pied duquel se trouve les restes d’une « aghia » Maintenant inutile, envahie par le maquis, les pierres dressées qui la délimitait dispersées, sans entretien elle inspire maintenant une certaine fatalité face à l’évolution des choses. Pas de nostalgie mais une pensée pour nos anciens.

Revenons sur le sentier et poursuivons la route vers le lieu dit « terres rouges ». C’est là que se trouvait la vigne de mon grand père, Pierre ROSSI. Elle a existé et produit jusque dans les années 70. Nous entamons la descente qui était dans un sens où dans l’autre le passage le plus pénible pour les ânes chargés de raisins, puis un faux plat nous emmène jusqu’à l’entrée de « terres rouges ». Sur la droite se trouve les restes d’une maisonnette et d’une « aghia » et il faut donc imaginer que ce secteur était autrefois planté en blé. Si on quitte le sentier sur la droite, on arrive à l’ancienne vigne où il subsiste des restes de clôture, quelques fruitiers et la maisonnette. Le maquis a remplacé les plantations. Dans le bas de la vigne se trouve un rocher d’où l’on peut admirer la vallée du Golo, « accendi pipa » et « pont’albanu ».

Nous reprenons notre route et le sentier passe au milieu d’ancienne terrasses qui constituaient le jardin d’anton’andria. Un rucher et des arbres fruitiers occupaient les lieux à coté d‘une maisonnette maintenant en ruine au bord de la route.. Nous passons un endroit escarpé et arrivons au lieu dit « funtana a l’alzu » et le chemin effectue un angle droit en passant le ruisseau de « quercitane ». Nous entrons dans la châtaigneraie et amorçons une légère descente. Le chemin remonte ensuite vers une forêt de chênes verts pour arriver au ruisseau de « maltempu » qui constitue la limite avec la commune de Bisinchi. De grosses lianes s’accrochent aux arbres, l’endroit est sombre, il contraste avec la châtaigneraie attenante coté Canaghja et le maquis coté Bisinchi. Pour ceux qui le voudrait le sentier se poursuit car il est utilisé par les chasseurs. Il remonte vers la route nationale 15 qui relie Campile à Bisninchi ; nous , nous retournons vers le village.

Le trajet retour sur un sentier offre toujours une vision différente des paysages.

Souvent on remarque un lieu ou un détail auprès duquel on est cependant passé mais sans le remarquer. Quelquesoit la période de l’année on ne se lasse jamais d’effectuer cette promenade car chaque saison offre ses couleurs et ses odeurs. Un seul détail peut troubler la sérénité des lieux; le ball-trap sur la routée Bisinchi.

N’ayez pas peur des coups de feu que l'on entend bien au niveau de la chapelle, il n’y a aucun risque.

Bonne route ...




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