LE COUCOU et AUTRES OISEAUX CELEBRES
"Quand'ellu canta lu cucu *
Si rallegra la marina ... "
* quand chante le coucou l'horizon s'éclaircit
Le coucou, plus connu pour son ramage que pour son plumage, nous annonce l'arrivée du printemps. Nous faisons silence pour écouter son message, deux simples notes qui nous invitent à savourer le réveil de la nature. Mais est-ce pour se dédouaner de sa forfaiture parentale qu'il se complaît à tant vouloir nous charmer? Peut-être? car son comportement en ce domaine est celui d'un voyou, assurant sa descendance sans en assumer les risques avec un manque total de scrupules.
Voyons un peu sa façon d'agir : sa femelle, après s'être assurée de l'absence des propriétaires, pond une vingtaine d'œufs dans autant de nids différents, de préférence dans celui de la rousserolle, puis s'en va commettre ailleurs son parasitisme de couvée.
Trois semaine après, le poussin coucou sort de sa coquille, un jour ou deux avant les autres occupants du nid. Il en profite pour y faire place nette en jetant par dessus bord les œufs non éclos et bénéficier ainsi d'un logement plus confortable et d'une nourriture plus abondante. Inconscients et bêtement fiers, ses parents adoptifs le voient prendre du poids et du volume et dépensent toute leur énergie pour satisfaire ses besoins.
Avouons que dans cette famille les règles élémentaires du savoir-vivre n'ont pas cours et ce n'est pas surprenant si Madame Coucou est considérée comme le symbole de l'infidélité et l'inspiratrice du mot 'cocu'. Passons, car, même en prenant le risque d'être taxé de sexiste, c'est à Monsieur Coucou que revient l'honneur de clôturer cette petite dissertation lui qui, comme quelques malfrats célèbres, aura eu, une fois au moins dans sa vie, une attitude héroïque pour laquelle nous lui décernons, sans lui chercher querelle, un certificat de bonne conduite.
Quandu sbarconu li gregghi **
Aburassi lu rughjone
Fu lu cucu cu lu cantu **
Chi sunno lu radacchjone
E lu corsu, indipendente
Si batti cum'un leone.
** quand débarquèrent les grecs ... ce fut le coucou qui, par son chant, donna l'alarme ...
LES OIES DU CAPITOLE
Comme le coucou, les oies du Capitole ont à leur actif un fait glorieux car elles ont, par leurs cris, évité à des romains retranchés d'être assaillis par les 'barbares' gaulois.
Rappelons les faits. En l'an 390 avant J-C les troupes de Brennus, venant de la région lyonnaise, envahirent l'Italie et mirent Rome à sac.
Les habitants avaient déserté la ville pour se réfugier au Capitole où se trouvaient, sous bonne garde, les oies consacrées à Junon. Une nuit les soldats de Brennus décidèrent de donner l'assaut à la forteresse. C'était sans compter sur la basse-cour de Junon !!!, les volatiles, effrayés par le bruit des envahisseurs, se mirent à cacarder si fort que les gaulois prirent aussitôt la poudre d'escampette.
Mais ils revinrent quelques temps après et encerclèrent les assiégés que la famine menaçait. Pas question de mettre au menu une oie sacrée même farcie au pain dur et à l'ail... Alors leur chef, Sulpicius, négocia un traité avec Brennus : la paix contre une forte rançon. Accord conclu. Hélas, au pesage les gaulois crurent malin d'augmenter le poids de cette rançon en faussant la balance par l'ajout du bouclier de Brennus. S'étant rendus compte de la supercherie les romains rompirent le marché mais Brennus, fort en colère, y ajouta son épée puis leur lança sa célèbre apostrophe " malheur aux vaincus..." Il s'en alla pour se faire battre peu de temps après, par un dénommé Camille qui sauva ainsi l'honneur de Rome.
LA COLOMBE
Mon troisième volatile, dont la Bible nous conte les faits, est la colombe.
Afin de punir les hommes de leur méchanceté, Dieu décide de faire tomber sur la terre un déluge pour y détruire toute vie. Il charge Noé de construire un navire sur lequel il s'embarquera avec sa famille et toutes les espèces animales. Après quarante jours de pluie, dès qu'apparut l'arc- en-ciel, Noé envoya en émissaire et ce fut un corbeau. Mais ses agissements lui déplurent. Il missionna donc une colombe qui lui rapporta après son deuxième voyage une feuille fraîche d'olivier. Il la renvoya une troisième fois mais elle ne revint pas.
Dieu dit à Noé : "Je confirmerai mon alliance avec vous.... j'ai placé mon arc dans les nues et il deviendra un signe d'alliance entre moi et la terre".
Notre colombe avait accompli sa mission et restait désormais la messagère de la paix.
... et le PHOENIX ?
Lui aussi pourrait trouver sa place dans cette évocation. Le phœnix c'est le héron du Nil. Cet oiseau était sensé récolter très loin des plantes odorantes pour en faire son nid et les enflammer, s'immoler et renaître trois jours plus tard pour recommencer une vie nouvelle.
Sa célébrité ne lui vient donc que par l'auréole qu'ont posée sur son existence toutes les croyances qui se sont succédées de l'antiquité à nos jours, dont le christianisme qui en a fait le symbole de la résurrection et de l'immortalité.
Si rallegra la marina ... "
* quand chante le coucou l'horizon s'éclaircit
Le coucou, plus connu pour son ramage que pour son plumage, nous annonce l'arrivée du printemps. Nous faisons silence pour écouter son message, deux simples notes qui nous invitent à savourer le réveil de la nature. Mais est-ce pour se dédouaner de sa forfaiture parentale qu'il se complaît à tant vouloir nous charmer? Peut-être? car son comportement en ce domaine est celui d'un voyou, assurant sa descendance sans en assumer les risques avec un manque total de scrupules.
Voyons un peu sa façon d'agir : sa femelle, après s'être assurée de l'absence des propriétaires, pond une vingtaine d'œufs dans autant de nids différents, de préférence dans celui de la rousserolle, puis s'en va commettre ailleurs son parasitisme de couvée.
Trois semaine après, le poussin coucou sort de sa coquille, un jour ou deux avant les autres occupants du nid. Il en profite pour y faire place nette en jetant par dessus bord les œufs non éclos et bénéficier ainsi d'un logement plus confortable et d'une nourriture plus abondante. Inconscients et bêtement fiers, ses parents adoptifs le voient prendre du poids et du volume et dépensent toute leur énergie pour satisfaire ses besoins.
Avouons que dans cette famille les règles élémentaires du savoir-vivre n'ont pas cours et ce n'est pas surprenant si Madame Coucou est considérée comme le symbole de l'infidélité et l'inspiratrice du mot 'cocu'. Passons, car, même en prenant le risque d'être taxé de sexiste, c'est à Monsieur Coucou que revient l'honneur de clôturer cette petite dissertation lui qui, comme quelques malfrats célèbres, aura eu, une fois au moins dans sa vie, une attitude héroïque pour laquelle nous lui décernons, sans lui chercher querelle, un certificat de bonne conduite.
Quandu sbarconu li gregghi **
Aburassi lu rughjone
Fu lu cucu cu lu cantu **
Chi sunno lu radacchjone
E lu corsu, indipendente
Si batti cum'un leone.
** quand débarquèrent les grecs ... ce fut le coucou qui, par son chant, donna l'alarme ...
LES OIES DU CAPITOLE
Comme le coucou, les oies du Capitole ont à leur actif un fait glorieux car elles ont, par leurs cris, évité à des romains retranchés d'être assaillis par les 'barbares' gaulois.
Rappelons les faits. En l'an 390 avant J-C les troupes de Brennus, venant de la région lyonnaise, envahirent l'Italie et mirent Rome à sac.
Les habitants avaient déserté la ville pour se réfugier au Capitole où se trouvaient, sous bonne garde, les oies consacrées à Junon. Une nuit les soldats de Brennus décidèrent de donner l'assaut à la forteresse. C'était sans compter sur la basse-cour de Junon !!!, les volatiles, effrayés par le bruit des envahisseurs, se mirent à cacarder si fort que les gaulois prirent aussitôt la poudre d'escampette.
Mais ils revinrent quelques temps après et encerclèrent les assiégés que la famine menaçait. Pas question de mettre au menu une oie sacrée même farcie au pain dur et à l'ail... Alors leur chef, Sulpicius, négocia un traité avec Brennus : la paix contre une forte rançon. Accord conclu. Hélas, au pesage les gaulois crurent malin d'augmenter le poids de cette rançon en faussant la balance par l'ajout du bouclier de Brennus. S'étant rendus compte de la supercherie les romains rompirent le marché mais Brennus, fort en colère, y ajouta son épée puis leur lança sa célèbre apostrophe " malheur aux vaincus..." Il s'en alla pour se faire battre peu de temps après, par un dénommé Camille qui sauva ainsi l'honneur de Rome.
LA COLOMBE
Mon troisième volatile, dont la Bible nous conte les faits, est la colombe.
Afin de punir les hommes de leur méchanceté, Dieu décide de faire tomber sur la terre un déluge pour y détruire toute vie. Il charge Noé de construire un navire sur lequel il s'embarquera avec sa famille et toutes les espèces animales. Après quarante jours de pluie, dès qu'apparut l'arc- en-ciel, Noé envoya en émissaire et ce fut un corbeau. Mais ses agissements lui déplurent. Il missionna donc une colombe qui lui rapporta après son deuxième voyage une feuille fraîche d'olivier. Il la renvoya une troisième fois mais elle ne revint pas.
Dieu dit à Noé : "Je confirmerai mon alliance avec vous.... j'ai placé mon arc dans les nues et il deviendra un signe d'alliance entre moi et la terre".
Notre colombe avait accompli sa mission et restait désormais la messagère de la paix.
... et le PHOENIX ?
Lui aussi pourrait trouver sa place dans cette évocation. Le phœnix c'est le héron du Nil. Cet oiseau était sensé récolter très loin des plantes odorantes pour en faire son nid et les enflammer, s'immoler et renaître trois jours plus tard pour recommencer une vie nouvelle.
Sa célébrité ne lui vient donc que par l'auréole qu'ont posée sur son existence toutes les croyances qui se sont succédées de l'antiquité à nos jours, dont le christianisme qui en a fait le symbole de la résurrection et de l'immortalité.